samedi 6 avril 2013

DEBAT POUVOIR D'ACHAT ET CROISSANCE YVES CROZET

Yves Crozet et Kamel Guidoum
Réunion Débat du 14 octobre 2011 à Villefranche S/S.

Quelques éléments des propos d’Yves CROZET (professeur d'économie à L'université Lyon 2, spécialiste en économie du transport).


Depuis 30 ans, on ne cesse de nous dire que nous sommes en crise. C’est en fait des orientations et des politiques à contre cycle qui plongent la France dans des situations difficiles.

Yves CROZET a pris trois périodes de notre passé économique pour illustrer le propos.  

1981 : Les politiques mises en œuvre lors du début de septennat ont provoqué accroissement de la dette, inflation et augmentation importante du déficit du commerce extérieur pour cause d’inadaptation du système productif d’où le virage de 1983 et les péripéties politiques, maintien de premier ministre entre autres. Ce virage de rigueur a permis la réduction de l’inflation, du déficit commercial et un redéploiement de l’outil productif.

1997 : La focalisation sur le taux de chômage du début de la législature s’est traduite entre autres par les mesures de partage du travail avec les 35 h et les mesures économiques d’accompagnement  qui ont eu un impact sur le coût du travail et une augmentation du déficit des comptes publics.

2007 : Les politiques promises, augmentation de la croissance et du pouvoir d’achat, lors de la campagne électorale et mises en œuvre au début de quinquennat ont été ruinées par la crise bancaire/ financière/ économique de 2008/2009/2010…., entraînant récession et montée du chômage.

Une des premières réflexions de notre orateur : ne jamais voter pour un candidat qui annonce mettre en oeuvre ses promesses électorales « à tous prix ».

Aujourd’hui la France est prise en tenaille.

La première branche de la tenaille est liée à son activité industrielle. Depuis que nous avons axé nos activités sur les services, la part de l’industrie a fortement régressé.  Nous avons un différentiel important avec l’Allemagne. 

Cette modification structurelle engagée en France depuis des années est amplifiée par les délocalisations, conséquences d’un coût du travail trop élevé, comparé à celui de nos partenaires, européens entres autres. Notre  coût du travail est  supérieur de 20 points à celui de l’Allemagne par exemple. En effet l’Allemagne a fait des réformes dans la précédente décennie par les gouvernements qui se sont succédé avant la coalition actuelle pour devenir compétitive ce qui l’avantage à l’exportation.
A contrario, toutes les relances en France se traduisent par une augmentation du déficit commercial.

La deuxième branche de la tenaille est financière. Le niveau de  dette place la France comme bon nombre de partenaires européens, dans une position de dépendance vis-à-vis de créanciers qui demandent des gages pour continuer à financer les besoins immédiats, plans d’austérité à répétition ; Tout ceci entravant la croissance.           

Deuxième réflexion de notre orateur pour résoudre une telle situation :

Rayer les dettes (référence à la Bible),
Faire de l’inflation,

Rédacteur Maurice IACOVELLA